Surtout, se prĂ©munir de tout syndrome MattĂ©i ». Du nom de l'ancien ministre de la SantĂ©, Jean-François MattĂ©i qui avait cristallisĂ© en 2003 les critiques sur un gouvernement trop lent Ă prendre la mesure de la catastrophe, celle d'une canicule qui devait faire plus de morts . Pour la deuxiĂšme fois en moins d'un mois, la PremiĂšre ministre s'est rendue ce jeudi en Gironde sur le front du plus violent des huit incendies massifs qui frappent actuellement la Borne y Ă©tait dĂ©jĂ mi-juillet, avant que le chef de l'Etat s'y rende lui-mĂȘme quelques jours plus tard. Le dĂ©partement du sud-ouest, qui a vu brĂ»ler prĂšs de hectares le mois dernier, a vu repartir l'un des deux mĂ©gafeux. PrĂšs de hectares ont brĂ»lĂ© depuis mardi, touchant aussi les Landes. La reprise des incendies en Gironde est un choc », a assurĂ© la PremiĂšre ministre, qui a promis une action sur tous les fronts pour lutter encore mieux Ă l'avenir contre les incendies ».L'Europe au secours de la France Plus de pompiers et personnels de la sĂ©curitĂ© civile sont mobilisĂ©s contre les flammes », a fait savoir Emmanuel Macron via Twitter. Des pompiers fatiguĂ©s par des semaines de lutte intense, prĂ©venait la veille le ministre de l'IntĂ©rieur, GĂ©rald Darmanin, qui a demandĂ© aux entreprises et aux administrations de libĂ©rer au maximum les pompiers volontaires .Le prĂ©sident français, qui suit l'Ă©volution des feux depuis le fort de BrĂ©gançon, a aussi saluĂ© l'aide apportĂ©e Ă la France par plusieurs pays europĂ©ens. Des Canadair grecs Ă©taient attendus, des avions suĂ©dois et des renforts aĂ©riens sont mobilisĂ©s par la Commission europĂ©enne, ainsi que des moyens terrestres d'Allemagne, de Pologne, d'Autriche et de a ainsi annoncĂ© qu'elle allait envoyer 146 sapeurs-pompiers, qui devraient arriver vendredi avec 49 vĂ©hicules selon l'ElysĂ©e. L'Allemagne doit de son cĂŽtĂ© envoyer 64 pompiers et 24 vĂ©hicules prĂ©vus dĂšs ce jeudi la GrĂšce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche nos partenaires viennent en aide Ă la France face aux incendies. Merci Ă eux. La solidaritĂ© europĂ©enne est Ă l'oeuvre !â Emmanuel Macron EmmanuelMacron August 11, 2022 Comme en juillet, l'Italie reste solidaire avec la France. Plusieurs Canadair arrivent pour soutenir les pompiers français et europĂ©ens mobilisĂ©s sur notre territoire », a Ă©galement indiquĂ© le chef de l'Etat. La solidaritĂ© europĂ©enne joue pleinement son rĂŽle dans cette crise », a confirmĂ© Elisabeth Borne, qui a assurĂ© que jamais on n'avait mobilisĂ© autant de moyens aĂ©riens ».Au-delĂ de l'urgence, la PremiĂšre ministre, venue accompagnĂ©e du ministre de l'IntĂ©rieur et de la secrĂ©taire d'Etat Ă l'Ecologie, BĂ©rangĂšre Couillard , a redit que le gouvernement allait travailler sur le renforcement des moyens de la sĂ©curitĂ© civile, notamment dans la loi de programmation que le ministre de l'IntĂ©rieur prĂ©sentera Ă la rentrĂ©e avec une planification sur le quinquennat des renforts qu'on va donner Ă notre sĂ©curitĂ© civile, naturellement en lien avec les collectivitĂ©s locales », a-t-elle expliquĂ©. Cette feuille de route budgĂ©taire, dĂ©voilĂ©e en pleine campagne prĂ©sidentielle, prĂ©voyait dĂ©jĂ 15 milliards d'euros de crĂ©dits supplĂ©mentaires pour les cinq annĂ©es Ă la forĂȘtAlors que plus de hectares sont dĂ©jĂ partis en fumĂ©e cette annĂ©e, l'une des pires depuis le dĂ©but du siĂšcle, marquĂ©e par une sĂ©cheresse historique et des canicules qui se sont enchaĂźnĂ©es ces derniĂšres semaines, celle qui fut un temps ministre de la Transition Ă©cologique sous le prĂ©cĂ©dent quinquennat a clairement fait le lien avec le rĂ©chauffement climatique. Selon elle, il faut se prĂ©parer Ă des Ă©vĂ©nements dont on sait trĂšs bien qu'ils sont aussi liĂ©s au dĂ©rĂšglement climatique ». Tout le gouvernement est mobilisĂ© », a-t-elle insistĂ©. Il travaille donc aussi au chantier national de replantation annoncĂ© en juillet par Emmanuel Macron . Nous devons rĂ©flĂ©chir Ă la façon dont nous devons replanter la forĂȘt, aux espĂšces, Ă la façon de gĂ©rer la forĂȘt demain », a suggĂ©rĂ© Elisabeth Borne, en indiquant que le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, Ă©tait mobilisĂ© sur cette question ».Obligations de dĂ©broussaillementSans Ă©voquer de pistes privilĂ©giĂ©es, elle a soulignĂ© que, dans un premier temps, l'Etat allait se montrer plus vigilant » sur la mise en oeuvre des obligations de dĂ©broussaillement . Une mesure de prĂ©vention trop peu appliquĂ©e, pointaient les sĂ©nateurs dans un rapport publiĂ© la semaine la cheffe du gouvernement a rappelĂ© qu'un nouveau plan national d'adaptation au changement climatique sera mis en concertation Ă la rentrĂ©e. Il faut qu'on continue plus que jamais Ă lutter contre le dĂ©rĂšglement climatique ».
Queljour est-il à GrÚce en ce moment ? Jeudi (14/07/2022) Eastern European Summer Time EEST Dernier changement d'horloge à Heure d'été Dimanche,
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LecoĂ»t de la vie en GrĂšce est en moyenne infĂ©rieur de -24% par rapport Ă la France. Prix des hĂŽtels (en âŹ) Moyenne des prix des hĂŽtels 1 et 5 Ă©toiles. Prix pour se restaurer (en âŹ) Prix aux restaurants : prix des repas, prix d'une biĂšre, prix d'une bouteille d'eau, prix d'un coca-cola . Prix du shopping (en âŹ) Prix d'une robe, prix d'un paquet de cigarettes, prix d'une paire de
Jean-Christophe Giuliani Depuis le milieu des annĂ©es 70, la France et lâensemble des pays industrialisĂ©s sont confrontĂ©s Ă une crise, dont lâune des principales consĂ©quences est la hausse du chĂŽmage. Ătant donnĂ© que les Ă©conomistes, les industriels et les politiques nĂ©olibĂ©raux affirment que les principales causes du chĂŽmage sont la faiblesse de la croissance du PIB et le manque de compĂ©titivitĂ© des entreprises françaises, pour crĂ©er des emplois, il suffirait donc de la relancer et de supprimer tous les freins Ă la compĂ©titivitĂ©. Afin dâinfirmer ou de confirmer ces affirmations, il mâapparaĂźt nĂ©cessaire de commencer par identifier et par analyser les causes et consĂ©quences du chĂŽmage. Les consĂ©quences du chĂŽmage sont multiples et ne concernent pas que les demandeurs dâemploi. En effet, aprĂšs avoir montrĂ© les consĂ©quences du chĂŽmage pour ceux qui nâont pas la chance dâavoir un emploi », je prĂ©senterai ensuite celles qui concernent les salariĂ©s en poste, les chefs dâentreprises et la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Pour terminer, je tenterai dâĂ©valuer le montant des coĂ»ts directs et indirects du chĂŽmage sur le budget de lâĂtat. Se contenter dâĂ©tudier les consĂ©quences du chĂŽmage sans en comprendre les causes ne permet pas de proposer des solutions capables dâen finir avec lui. Afin dâen apprĂ©hender les causes, je commencerai par Ă©tudier celles qui sont couramment avancĂ©es par le Medef et les nĂ©olibĂ©raux. En mâinspirant de John Maynard Keynes, je poursuivrai ce travail en Ă©tudiant les causes et consĂ©quences de la productivitĂ© horaire. En mâappuyant sur les donnĂ©es statistiques de lâInsee, je terminerai en prĂ©sentant les enjeux du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par ces gains. Ayant identifiĂ©s les enjeux et les causes du chĂŽmage, je serai en mesure de proposer des solutions adĂ©quates pour en finir avec ce flĂ©au. Le chĂŽmage est un flĂ©au Ă©conomique, politique et social qui concerne toutes les catĂ©gories socioprofessionnelles. Ces consĂ©quences directes et indirectes concernent les demandeurs dâemploi, ainsi que les salariĂ©s en poste, les chefs dâentreprises et la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Les surcoĂ»ts financiers gĂ©nĂ©rĂ©s par le chĂŽmage et la peur du chĂŽmage contribuent Ă©galement Ă creuser la dette publique de lâĂtat et le dĂ©ficit de la caisse dâassurance maladie. Quelles sont les consĂ©quences directes du chĂŽmage ? Les consĂ©quences directes du chĂŽmage sont multiples. Elles concernent le pouvoir dâachat et lâendettement des mĂ©nages, la rupture des liens sociaux et la perte de santĂ© des demandeurs dâemploi. La perte de pouvoir dâachat La premiĂšre consĂ©quence du chĂŽmage est la perte du pouvoir dâachat et lâendettement des mĂ©nages. En se retrouvant au chĂŽmage, le salariĂ© perd 25 % de son revenu, qui dĂ©croĂźt en fonction de sa durĂ©e. En fin de droit, le chĂŽmeur ne perçoit plus que le RSA revenue de solidaritĂ© active. Si le mĂ©nage a souscrit Ă un emprunt immobilier et Ă des crĂ©dits Ă la consommation, cette perte de revenu peut conduire au surendettement. La cessation de payement des traites et des crĂ©dits dĂ©clenche une procĂ©dure de recouvrement, la saisie des biens et Ă terme, lâexpulsion du logement. La perte du lien social La seconde est la perte du lien social. Lâentreprise Ă©tant le principal lieu de socialisation du salariĂ©, la perte dâun emploi sâaccompagne de la perte du rĂ©seau et des liens professionnels qui permettent de se socialiser. La dĂ©valorisation du statut de chĂŽmeur influence profondĂ©ment lâimage et lâestime que lâindividu a de lui. MalgrĂ© le temps libre dont il dispose, le chĂŽmeur ne se sent pas digne dâen profiter pour expĂ©rimenter de nouvelles activitĂ©s qui lui permettraient de crĂ©er de nouveaux liens sociaux. La honte quâil ressent lâincite Ă sâisoler de sa famille et de ses amis. En se repliant sur lui, le chĂŽmeur perturbe lâĂ©quilibre de sa vie de famille. En 1987, Serge Paugam faisait apparaĂźtre que 43,5 % des hommes au chĂŽmage depuis 2 ans avaient vĂ©cu une rupture conjugale, contre 18,9 % pour ceux qui Ă©taient actifs[14]. Pour toutes ces raisons, le chĂŽmage de longue durĂ©e apparaĂźt comme lâune des principales causes de lâexclusion sociale. La santĂ© physique et psychique des demandeurs dâemploi La troisiĂšme concerne la santĂ© physique et psychique du chĂŽmeur. LâidentitĂ©, le statut social et le sens de la vie dâun individu Ă©tant Ă©troitement liĂ©s Ă la pratique quotidienne dâune activitĂ© professionnelle, le chĂŽmage de longue durĂ©e risque de provoquer un effondrement de sa personnalitĂ© et de son Ă©quilibre psychique. Ne disposant plus de repĂšres temporels pour structurer son emploi du temps et le rythme de sa vie, le chĂŽmeur est confrontĂ© au dĂ©sĆuvrement, Ă lâangoisse et au vide existentiel. La discrimination associĂ©e au statut de chĂŽmeur peut Ă©galement provoquer une dĂ©valorisation de soi et donc, une perte dâestime de soi. La honte et la culpabilitĂ© quâelle provoque sâaccompagnent souvent dâun Ă©tat de stress durable que lâindividu ne peut pas Ă©viter ou affronter. La fuite de ce vide et de cet Ă©tat de stress peut conduire Ă des comportements violents ou compensatoires la consommation dâalcool ou de drogue ou des addictions jeux vidĂ©o, tĂ©lĂ©vision, Internet, sexe, etcâŠ. En se prolongeant, cet Ă©tat stressant et anxiogĂšne peut provoquer des maladies plus ou moins graves, telles que lâinsomnie, la dĂ©pression, le cancer, etcâŠ, et parfois, conduire au suicide. Une Ă©tude de 1997 a montrĂ© quâune augmentation de 3 % du taux de chĂŽmage pouvait provoquer une hausse du taux de suicide de 4,4 %[15]. Ătant davantage soumis aux maladies cardio-vasculaires et rĂ©nales +50 %, le taux de mortalitĂ© dâun chĂŽmeur augmente en moyenne de 75 % par rapport Ă celui dâun actif[16]. Michel Lagrave cite une Ă©tude britannique qui affirme quâune hausse de 1 million de chĂŽmeurs sur 5 ans provoque 50 000 dĂ©cĂšs et 60 000 cas de maladies mentales supplĂ©mentaires[17]. Ces consĂ©quences incitent davantage les chĂŽmeurs Ă retrouver rapidement un emploi quâĂ profiter des allocations chĂŽmages et du temps libre. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© les consĂ©quences directes, il est nĂ©cessaire de prĂ©senter les indirectes. Quelles sont les consĂ©quences indirectes du chĂŽmage ? Les consĂ©quences indirectes du chĂŽmage concernent la hausse de la dĂ©linquance, les salariĂ©s en poste, la compĂ©titivitĂ© des entreprises et la santĂ© des dirigeants dâentreprises. La hausse de la dĂ©linquance et de la criminalitĂ© La premiĂšre consĂ©quence indirecte concerne la hausse de la dĂ©linquance et de la criminalitĂ©. La plupart des condamnĂ©s pour vols, trafics ou violences cumulent la prĂ©caritĂ© et lâexclusion sociale liĂ©es au chĂŽmage. Une Ă©tude publiĂ©e en 2000 montrait quâun dĂ©tenu sur sept nâa jamais exercĂ© dâactivitĂ© professionnelle et quâun sur deux est ou a Ă©tĂ© ouvrier, contre un sur trois dans lâensemble de la population[18]. ConfrontĂ© Ă la difficultĂ© de trouver un emploi, un jeune issu de milieux dĂ©favorisĂ©s peut donc facilement basculer dans la dĂ©linquance. Il existerait Ă©galement une corrĂ©lation entre la hausse du chĂŽmage et celle de la dĂ©linquance. Aux Ătats-Unis, une Ă©tude a montrĂ© quâune hausse de 10 % du chĂŽmage provoque une hausse de 4 % des arrestations, de 6 % des incarcĂ©rations, de 3,4 % des crimes Ă©conomiques et de 0,8 % des crimes violents. Une hausse de 1 million de chĂŽmeurs sur 5 ans est Ă lâorigine de 14 000 condamnations pĂ©nales supplĂ©mentaires[19]. Le chĂŽmage Ă©tant la principale cause de la dĂ©linquance, au lieu dâaugmenter le nombre de prisons, les pouvoirs publics devraient plutĂŽt enrayer la hausse du chĂŽmage. Lâimpact du chĂŽmage sur les salariĂ©s en poste La seconde consĂ©quence concerne lâimpact du chĂŽmage sur les salariĂ©s en poste. Il nây a pas que les chĂŽmeurs qui sont concernĂ©s par la hausse du chĂŽmage. Elle concerne Ă©galement tous les salariĂ©s qui ont la chance dâavoir un emploi ». La hausse du chĂŽmage entretient un climat dâinsĂ©curitĂ© dans lâesprit des salariĂ©s qui ont peur de perdre leurs emplois. Pour Ă©viter de se retrouver au chĂŽmage, en fonction de son niveau hiĂ©rarchique, le salariĂ© peut utiliser de multiples stratĂ©gies dâĂ©vitement se soumettre aux ordres, contribuer au sale boulot »[20], accepter la dĂ©gradation de ses conditions de travail, entrer en compĂ©tition avec ses collĂšgues et ne pas sâimpliquer dans des revendications sociales collectives. La peur du chĂŽmage empĂȘche les mouvements sociaux de se mobiliser pour lutter contre la dĂ©gradation des conditions de travail la stagnation des salaires, la flexibilitĂ©, la rĂ©forme du Code du travail, la casse du systĂšme social, etc⊠Ce comportement de soumission provoque un Ă©tat de stress qui a des rĂ©percussions sur la santĂ© physique et psychique des salariĂ©s. En acceptant de contribuer au sale boulot », dâintensifier son rythme de travail, lâinsĂ©curitĂ© dâun emploi prĂ©caire, le harcĂšlement dâun petit chef, la flexibilitĂ©, des objectifs inatteignables, des horaires irrĂ©guliers et imprĂ©visibles incompatibles avec une vie sociale et familiale, etcâŠ, les salariĂ©s sâexposent Ă des situations de stress et Ă des risques psychosociaux. En reprenant les quatriĂšme et sixiĂšme enquĂȘtes europĂ©ennes sur les conditions de travail dans lâUnion europĂ©enne, un rapport de lâOrganisation internationale du Travail OIT estimait que 40 millions de personnes Ă©taient affectĂ©es par le stress liĂ© au travail[21]. Tandis que 36 % dĂ©claraient travailler dans des dĂ©lais trĂšs courts, 33 % dĂ©claraient travailler Ă une cadence Ă©levĂ©e. Ce mĂȘme rapport indiquait, dâune part, quâun travailleur sur six, soit 16 %, avait Ă©tĂ© confrontĂ© Ă un comportement social hostile violence physique, harcĂšlement sexuel et harcĂšlement, et, dâautre part, que 80 % des cadres sâinquiĂ©taient du stress liĂ© au travail, et que prĂšs dâun sur cinq considĂ©raient la violence et le harcĂšlement comme un problĂšme majeur. Quels que soient leurs niveaux hiĂ©rarchiques, Ă cause du stress liĂ© au travail, de plus en plus de salariĂ©s sont sujets Ă des fatigues, Ă des maux de tĂȘte ou dâestomac, Ă des troubles du sommeil et de lâhumeur, Ă des comportements addictifs alcool, drogues, jeux, shopping, sexe, surtravail, etc⊠et Ă des Ă©tats anormaux dâagitation et dâangoisse accompagnĂ©s dâune diminution de la luciditĂ© et dâun rĂ©trĂ©cissement de la pensĂ©e. En se prolongeant dans le temps, lâexposition Ă un Ă©tat de stress durable provoque des problĂšmes de santĂ© physique maladies cardio-vasculaires, accident vasculaire cĂ©rĂ©bral AVC, troubles musculo-squelettiques TMS, hypertension artĂ©rielle, ulcĂšres, cancers, etc⊠et psychique anxiĂ©tĂ©, fatigue chronique, dĂ©pression, Burn-out, tentatives de suicide, etcâŠ. Les troubles musculo-squelettiques et psychiques constituent les pathologies Ă caractĂšre professionnelles les plus frĂ©quentes. Ă eux seuls, les TMS, qui ont augmentĂ© de 17 % par an en dix ans, reprĂ©sentaient 74 % des dĂ©clarations des maladies professionnelles en 2008[22]. Afin dâaider les salariĂ©s Ă poursuivre leur travail, les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes prescrivent toujours plus dâantidĂ©presseurs. En 2000, 24,5 % de la population française a bĂ©nĂ©ficiĂ© du remboursement dâun mĂ©dicament psychotrope[23]. La hausse de la consommation de psychotropes est le rĂ©vĂ©lateur dâun malaise social profond qui ne cesse de progresser. Au lieu dâen prescrire toujours plus, il serait plus judicieux dâen finir avec le chĂŽmage qui est la principale cause du stress au travail. Les problĂšmes de santĂ© physique et psychique concernent Ă©galement les dirigeants dâentreprises. Une Ă©tude, rĂ©alisĂ©e en 2010 par TNS Sofres auprĂšs de 800 dirigeants de PME, rĂ©vĂ©lait que 63 % dĂ©claraient ĂȘtre stressĂ©s et que 34 % dâentre eux souffraient de problĂšmes de santĂ© liĂ©s au travail[24]. Lâimpact du chĂŽmage sur la compĂ©titivitĂ© des entreprises La troisiĂšme consĂ©quence concerne la compĂ©titivitĂ© des entreprises. LâabsentĂ©isme, la rotation du personnel et la baisse de la productivitĂ© liĂ©s au stress au travail ont Ă©galement des rĂ©percussions sur la performance des entreprises. En 2001, une Ă©tude estimait que 30 % des arrĂȘts maladie Ă©taient directement liĂ©s au stress[25]. Aux Ătats-Unis, lâabsentĂ©isme est responsable de plus de la moitiĂ© des 550 millions dâheures de travail perdues dans le secteur privĂ©[26]. Une Ă©tude de 2013 financĂ©e par lâUnion europĂ©enne estimait que le coĂ»t du stress liĂ© au travail sâĂ©levait Ă 514 milliards ⏠par an pour les entreprises europĂ©ennes lâabsentĂ©isme et le prĂ©sentĂ©isme reprĂ©sentaient 272 milliards ⏠et la perte de productivitĂ© Ă©tait estimĂ©e Ă 242 milliards âŹ[27]. En France, le coĂ»t du stress Ă©tait estimĂ© entre 1,9 et 3 milliards ⏠pour les entreprises en 2007[28]. Une Ă©tude britannique rĂ©alisĂ©e en 2007 par le Sainsbury Centre for Mental health estimait que le coĂ»t du stress, de lâanxiĂ©tĂ© et de la dĂ©pression sâĂ©levait pour les employeurs Ă 1 220 ⏠par employĂ© et par an 710 ⏠était imputable au prĂ©sentĂ©isme, 400 ⏠à lâabsentĂ©isme et 110 ⏠à la rotation du personnel[29]. Ă ces coĂ»ts, il faut ajouter les risques psychosociaux liĂ©s au manque de perspective dâĂ©volution, Ă lâaccroissement des tensions interpersonnelles, ainsi quâĂ lâabsence dâimplication et de communication au sein des Ă©quipes de travail, qui ont Ă©galement un impact sur la performance des entreprises. Au lieu dâattribuer la perte de compĂ©titivitĂ© des entreprises au coĂ»t trop Ă©levĂ© du travail, Ă la rigiditĂ© du Code du travail et Ă la rĂ©duction du temps de travail, le Medef devrait encourager la mise en Ćuvre de politiques salariales qui amĂ©lioraient la qualitĂ© de vie et le bien-ĂȘtre des salariĂ©s sĂ©curiser les parcours professionnels, amĂ©nager des horaires plus stables compatibles avec une vie privĂ©e, allĂ©ger les charges de travail en la rĂ©partissant et rĂ©duire le temps de travail. En permettant dâaugmenter la productivitĂ© et la qualitĂ© du travail, ces mesures contribueraient Ă favoriser la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă crĂ©er des emplois. Le chĂŽmage et la peur du chĂŽmage ne concernent pas que les salariĂ©s et les entreprises, ils concernent Ă©galement le budget de lâĂtat. Quelles sont les consĂ©quences du chĂŽmage sur le budget de lâĂtat ? La hausse du chĂŽmage a Ă©galement des rĂ©percussions sur le budget de lâĂtat. En provoquant Ă la fois une hausse des dĂ©penses et une baisse des recettes fiscales, lâaugmentation du chĂŽmage contribue Ă creuser la dette publique. Afin dâen calculer le coĂ»t, il est nĂ©cessaire de prendre en compte les coĂ»ts directs et indirects. Quels sont les coĂ»ts directs du chĂŽmage ? En France, les coĂ»ts directs du chĂŽmage sont estimĂ©s Ă 6 % du PIB[30]. Ils concernent, dâune part, lâaugmentation des allocations chĂŽmage et des dĂ©penses de gestion administrative allouĂ©es Ă PĂŽle emploi, et, dâautre part, la baisse des cotisations versĂ©es Ă lâUrssaf et aux caisses de retraite, ainsi que celle des recettes fiscales de lâĂtat et des collectivitĂ©s locales. Ils comprennent Ă©galement les diverses aides, que lâĂtat accorde aux entreprises pour crĂ©er des emplois. Le coĂ»t global annuel des allocations chĂŽmage reviendrait Ă 45 milliards ⏠lâallocation versĂ©e par lâUnĂ©dic aux 2,4 millions de chĂŽmeurs coĂ»terait un peu plus de 33,5 milliards ⏠et la prime pour lâemploi versĂ©e par la caisse dâallocation familiale CAF Ă 1,35 million de personnes reviendrait Ă environ 11,8 milliards âŹ[31]. Ă ce montant, il est nĂ©cessaire dâajouter 83 milliards ⏠consĂ©cutifs Ă des coĂ»ts supplĂ©mentaires, Ă des baisses de cotisations et Ă des pertes de recettes fiscales lâUnĂ©dic pour 34,8 milliards âŹ, la sĂ©curitĂ© sociale pour 25,7 milliards ⏠et lâĂtat et les collectivitĂ©s locales pour 22,4 milliards âŹ[32]. Ă cela, il faut ajouter 10 milliards ⏠allouĂ©s au dispositif du RSA[33]. Pour finir, il est Ă©galement nĂ©cessaire dâajouter les 36 milliards ⏠dâaides accordĂ©es aux entreprises pour crĂ©er des emplois 16 milliards ⏠concernent le CrĂ©dit ImpĂŽt CompĂ©titivitĂ© Emploi CICE[34] et 20 milliards ⏠le Pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©[35]. Le cumul approximatif des coĂ»ts directs liĂ©s au chĂŽmage sâĂ©lĂšverait donc Ă environ 174 milliards ⏠par an. En 2013, le total des recettes nettes du budget gĂ©nĂ©ral de la France sâĂ©levait Ă 312 milliards âŹ[36] et le montant du PIB Ă 2 113 milliards âŹ[37]. Puisque le coĂ»t direct du chĂŽmage sâĂ©levait Ă 174 milliards âŹ, il reprĂ©sentait 55,8 % du budget de lâĂtat et 8,2 % du PIB. Quels sont les coĂ»ts indirects du chĂŽmage ? Les coĂ»ts directs nâintĂšgrent pas les coĂ»ts indirects liĂ©s aux consĂ©quences sociales du chĂŽmage. En effet, lâaugmentation, dâune part, de la dĂ©linquance et des incarcĂ©rations, et, dâautre part, des maladies liĂ©es au chĂŽmage et Ă la peur du chĂŽmage, provoque une hausse des dĂ©penses qui creusent la dette publique de lâĂtat et le dĂ©ficit de la caisse dâassurance maladie. Selon une Ă©tude canadienne datant de 1996, si le taux de chĂŽmage atteignait 10,4 % de la population, son coĂ»t indirect Ă©voluerait entre 5 % et 12 % du PIB[38]. Sâil atteignait 12 %, ce coĂ»t reprĂ©senterait 253 milliards âŹ, soit 81 % des recettes fiscales de lâĂtat. En effet, pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts provoquĂ©s par la hausse du chĂŽmage, le gouvernement doit augmenter le budget des ministĂšres du Travail et de lâEmploi, des affaires sociales, de la santĂ©, de la justice et de lâintĂ©rieur. Lâaugmentation de la dĂ©linquance provoque la hausse des dĂ©penses des ministĂšres de la Justice et de lâIntĂ©rieur. EngorgĂ© par lâaccroissement des infractions et des dĂ©lits, le ministĂšre de la Justice doit augmenter ses effectifs et les moyens octroyĂ©s Ă lâappareil judiciaire pour assurer son fonctionnement. Pour maintenir lâordre et la sĂ©curitĂ©, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur doit augmenter ses effectifs et les moyens allouĂ©s Ă la police. Le surpeuplement des prisons consĂ©cutif Ă lâaugmentation de la dĂ©linquance oblige le gouvernement Ă en construire de nouvelles et Ă embaucher du personnel pĂ©nitencier. Une Ă©tude publiĂ©e en 2010 par lâĂ©conomiste Jacques Bichot estimait que les dĂ©penses liĂ©es Ă la dĂ©linquance pouvaient ĂȘtre estimĂ©es Ă plus de 115 milliards dâeuros par an[39], soit 7,5 % du PIB. La hausse du chĂŽmage et le stress liĂ© Ă la peur du chĂŽmage provoquent Ă©galement lâaugmentation des dĂ©penses de santĂ©. Une Ă©tude de 2013 financĂ©e par lâUnion europĂ©enne estimait le coĂ»t des dĂ©pressions liĂ©es au travail supportĂ© par les systĂšmes sociaux des Ătats europĂ©ens Ă 102 milliards ⏠le coĂ»t des soins de santĂ© reprĂ©sentait 63 milliards ⏠et les prestations sociales versĂ©es sous la forme dâallocations sâĂ©levaient Ă 39 milliards âŹ[40]. En France, lâaugmentation des pathologies psychiques et de la consommation de psychotropes reprĂ©sentaient 22,6 milliards, soit 16 % des dĂ©penses de santĂ© en 2011[41]. La hausse des coĂ»ts destinĂ©s Ă prendre en charge les maladies physiques et psychiques liĂ©es au chĂŽmage et Ă la peur du chĂŽmage contribuent Ă creuser le dĂ©ficit de la caisse dâassurance maladie au profit des industries pharmaceutiques et de la santĂ©. Au lieu dâattribuer le dĂ©ficit de la caisse dâassurance maladie Ă la mauvaise gestion des partenaires sociaux, il apparaĂźt plus judicieux de lâattribuer Ă la hausse du chĂŽmage. Le meilleur moyen de rĂ©duire le dĂ©ficit de cette caisse nâest donc pas de limiter les conditions dâaccĂšs aux arrĂȘts-maladie, de baisser le taux de remboursement des mĂ©dicaments et des honoraires des mĂ©decins, mais de procurer un emploi sĂ©curisĂ© et stable aux 7 millions dâactifs sans emploi. Bien que ces chiffres aient Ă©tĂ© contestĂ©s par les pouvoirs publics, en 1998, Jacques Nikonoff avait estimĂ© le cumul des coĂ»ts directs et indirects du chĂŽmage Ă 13 % du PIB[42]. En prenant uniquement en compte les 174 milliards ⏠de coĂ»ts directs et les 115 milliards ⏠de coĂ»ts indirects liĂ©s Ă lâaugmentation de la dĂ©linquance, le cumul de ces dĂ©penses aurait abouti Ă 289 milliards âŹ, soit 13,7 % du PIB en 2013. En augmentant les dĂ©penses de santĂ©, ainsi que le budget des ministĂšres du Travail et de lâEmploi, des affaires sociales, de la justice et de lâintĂ©rieur, la hausse du chĂŽmage creuse la dette publique de lâĂtat et le dĂ©ficit de la caisse dâassurances maladie sans amĂ©liorer la qualitĂ© de vie et le bien-ĂȘtre de la population. Au lieu de proposer des solutions capables dâen finir avec le chĂŽmage, la principale prĂ©occupation des gouvernements français et europĂ©ens, de la commission europĂ©enne, du FMI et des agences de notation Modys, Standar & Poor, etc⊠est de rĂ©duire la dette publique des Ătats. Pour la rĂ©duire, les mesures prĂ©conisĂ©es sont les suivantes augmenter lâĂąge du dĂ©part Ă la retraite, baisser le montant des retraites, rĂ©duire les effectifs de la fonction publique, supprimer le salaire minimum, plafonner le salaire des fonctionnaires, rĂ©duire lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et les cotisations sociales patronales, supprimer lâimpĂŽt sur la fortune ISF, privatiser les services publics santĂ©, transport, Ă©ducation, poste, eau, Ă©nergie, etcâŠ, etc⊠Le cas de la GrĂšce met en Ă©vidence lâincohĂ©rence de cette politique dictĂ©e par une doctrine idĂ©ologique. En provoquant une rĂ©cession Ă©conomique, le plan dâaustĂ©ritĂ© augmente le nombre de demandeurs dâemploi qui se traduit par une baisse des recettes fiscales et une augmentation des dĂ©penses qui contribuent Ă creuser la dette publique. Ce nâest donc pas la rĂ©duction des effectifs des services publics Ă©ducation, hĂŽpitaux, impĂŽts, etc⊠ou des dĂ©penses culturelles et sociales, mais la suppression du chĂŽmage qui est la stratĂ©gie la plus efficace pour rĂ©duire la dette publique. Avant de proposer des solutions pour en finir avec le flĂ©au Ă©conomique, politique et social des 7 millions dâactifs sans emploi, il apparaĂźt indispensable dâen comprendre les causes. 2Ăšme Partie Quelles sont les causes du chĂŽmage ? Les causes de la hausse du chĂŽmage sont multiples. Tandis que pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, elles sont dues Ă la faiblesse de la croissance du PIB et au manque de compĂ©titivitĂ© des entreprises, pour John Maynard Keynes, elles sont dues au progrĂšs technique. Afin dâapprĂ©hender chacune de ces affirmations, je propose dâĂ©tudier, dâune part, celles du Medef et des nĂ©olibĂ©raux, et, dâautre part, les causes et les consĂ©quences des gains de productivitĂ© et les enjeux du partage de la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par ces gains. Les causes du chĂŽmage du Medef et des nĂ©olibĂ©raux. Le Medef et les nĂ©olibĂ©raux affirment que les principales causes de la hausse du chĂŽmage sont, dâune part, la faiblesse de la croissance du PIB, et, dâautre part, le coĂ»t du travail, la rigiditĂ© du Code du travail, lâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande et la rĂ©duction du temps de travail qui seraient un frein Ă la compĂ©titivitĂ© des entreprises. Afin dâinfirmer ou de confirmer ces affirmations, il mâest apparu nĂ©cessaire dâĂ©tudier chacun de ces freins et de comparer lâĂ©volution du taux de croissance du PIB avec la richesse produite par le PIB. Le coĂ»t trop Ă©levĂ© du travail serait-il la cause du chĂŽmage ? Pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, la premiĂšre cause du chĂŽmage est le coĂ»t du travail rĂ©munĂ©ration + charges sociales patronales. En effet, comme ils seraient trop Ă©levĂ©s, le Smic et le coĂ»t du travail apparaissent comme un frein Ă la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă la crĂ©ation dâemplois. Pour eux, le marchĂ© de lâemploi idĂ©al serait celui oĂč le taux horaire du travail serait fixĂ© librement entre les acteurs en fonction de la loi du marchĂ© dite de lâoffre et de la demande ». Si lâoffre dâemploi est plus importante que la demande, le taux horaire augmente pour inciter les salariĂ©s Ă travailler. Par contre, si lâoffre est plus faible que la demande, le taux horaire baisse, ou plutĂŽt, sâajuste en fonction de lâoffre. Ătant donnĂ© quâen 2013 le taux de chĂŽmage officiel de la France Ă©tait de 9,8 %, la demande dâemploi Ă©tait plus importante que lâoffre. Pour rĂ©tablir lâĂ©quilibre sur le marchĂ© de lâemploi et donc, crĂ©er les conditions du plein emploi, il aurait suffi de supprimer le Smic qui apparaĂźt comme un frein Ă la crĂ©ation dâemploi. En favorisant la rĂ©duction du coĂ»t du travail, la suppression du Smic aurait donc permis de crĂ©er des emplois. Si le coĂ»t du travail Ă©tait la principale cause de la hausse du chĂŽmage, les pays qui ont le coĂ»t le plus Ă©levĂ© devraient avoir un taux de chĂŽmage plus Ă©levĂ© que ceux qui ont le plus bas. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le taux de chĂŽmage des pays de la zone euro en fonction du coĂ»t horaire moyen dâune heure de travail en 2012. â Sources EnquĂȘtes quadriennales du coĂ»t de la main-dâĆuvre ECMO, enquĂȘte 2012 prolongĂ©e par les indices trimestriels du coĂ»t de la main-dâĆuvre dâEurostat[43]. â Source Le Monde, Nouveau record de chĂŽmage en zone euro Ă 11,8 %[44]. Ce graphique fait apparaĂźtre quâen 2012, les pays europĂ©ens qui avaient le coĂ»t horaire moyen de lâheure de travail le plus Ă©levĂ© Belgique 40,14 âŹ, Allemagne 31,93 ⏠et Pays-Bas 32,17 ⏠avaient le taux de chĂŽmage le plus bas 7,4 %, 5,4 % et 5,6 %. Ă lâinverse, ceux qui avaient le plus bas GrĂšce 18,85 âŹ, Espagne 20,92 ⏠et Portugal 12,91 ⏠avaient le taux le plus Ă©levĂ© 26 %, 26,6 % et 16,3 %. Cette analyse met en Ă©vidence quâil nây a pas forcĂ©ment de corrĂ©lation entre le coĂ»t du travail et le taux de chĂŽmage. Si câĂ©tait le cas, la GrĂšce, lâEspagne et le Portugal auraient un taux de chĂŽmage moins Ă©levĂ© que la Belgique, lâAllemagne et les Pays-Bas. Puisque le coĂ»t du travail nâest pas en cause, il apparaĂźt nĂ©cessaire de sâintĂ©resser Ă la rigiditĂ© du Code du travail. La rigiditĂ© du Code du travail serait-elle la cause du chĂŽmage ? La seconde cause de la hausse du chĂŽmage serait la rigiditĂ© du Code du travail. Pour le Medef et les nĂ©olibĂ©raux, le marchĂ© de lâemploi idĂ©al est celui oĂč un employeur serait totalement libre dâembaucher ou de licencier un salariĂ© en fonction du rythme de son activitĂ©. Les procĂ©dures de licenciement de la France Ă©tant relativement contraignantes et coĂ»teuses, la rĂ©glementation du travail apparaĂźt comme un frein Ă la compĂ©titivitĂ© des entreprises et donc, Ă la crĂ©ation dâemplois. Si la procĂ©dure de licenciement Ă©tait plus simple, plus rapide et moins onĂ©reuse, les entreprises prĂ©fĂ©raient embaucher des salariĂ©s en CDI plutĂŽt quâen CDD et en intĂ©rim. Comme les rĂšgles, qui encadrent les procĂ©dures de licenciement, sont les principales responsables de la hausse du chĂŽmage, les pays qui ont un haut niveau de protection du travail devraient avoir un taux de chĂŽmage Ă©levĂ©. Or, une fois de plus, ce nâest pas le cas. En effet, malgrĂ© le fait que les Pays-Bas, la Belgique et la SuĂšde disposent dâune rĂ©glementation du travail qui protĂšge les salariĂ©s, le taux de chĂŽmage de ces pays est plus faible que celui de la France. Puisque ce nâest pas la rigiditĂ© du Code du travail qui expliquerait la hausse du chĂŽmage, est-ce que ce serait lâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande dâemploi ? LâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande serait-elle la cause du chĂŽmage ? La troisiĂšme cause du chĂŽmage serait lâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande dâemploi. Le Medef annonce rĂ©guliĂšrement que 200 000 offres dâemplois seraient non pourvues. Les secteurs dâactivitĂ©s qui auraient des difficultĂ©s Ă trouver du personnel sont ceux de la restauration, de lâhĂŽtellerie, des services aux entreprises et des services aux particuliers. Les emplois difficiles Ă pourvoir seraient ceux dâagents dâentretiens, dâaides Ă domicile, dâemployĂ©s de maison, dâaides-soignants, de serveurs, de plongeurs et dâaides-cuisiniers, etc⊠Ces emplois sont souvent payĂ©s au Smic, ont des horaires Ă temps partiel subi », nâexigent pas de qualification et nâoffrent pas de perspective dâavenir. Si les employeurs de ces secteurs dâactivitĂ© ont rĂ©ellement du mal Ă trouver du personnel, au non de la loi dite de lâoffre et de la demande », ils nâauraient quâĂ rendre ces emplois plus attractifs en proposant des rĂ©munĂ©rations et des conditions de travail plus Ă©levĂ© que dans les autres secteurs dâactivitĂ©s. Au lieu de revaloriser ces emplois, le Medef dĂ©nonce les conditions dâindemnisation des demandeurs dâemploi qui rendraient le chĂŽmage plus attractif que le travail. Lâallocation dâaide au retour Ă lâemploi Ă©tant trop gĂ©nĂ©reuse, il serait responsable dâun dĂ©sĂ©quilibre sur le marchĂ© de lâemploi et donc, de la hausse du chĂŽmage. Comme ce nâest pas lâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande, est-ce que ce serait la rĂ©duction du temps de travail ? La rĂ©duction du temps de travail serait-elle la cause du chĂŽmage ? Le Medef et les nĂ©olibĂ©raux affirment que câest la rĂ©duction du temps de travail, et notamment les 35 heures, qui seraient responsables de la hausse du chĂŽmage. La France Ă©tant inscrite dans la mondialisation, les 35 heures apparaissent comme un frein Ă la compĂ©titivitĂ© et donc, Ă la crĂ©ation dâemploi. Pour crĂ©er des emplois, ils proposent dâabroger les 35 heures et dâaugmenter le temps de travail. Afin de valider ou dâinfirmer ces affirmations, je propose de comparer lâĂ©volution du taux de chĂŽmage de lâInsee avec celle de la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail hebdomadaire. Pour calculer la durĂ©e moyenne du temps de travail hebdomadaire, jâutiliserai lâĂ©quation suivante â Soit, VHTb est le volume total heures travaillĂ©es par branche 40 271 480 379 heures[45]. â , PAe est la population active occupe emploi temps plein 25 589 586 hab[46]. â , S est le nombre semaines annuelles 52 semaines. â , Cp est le nombre semaines congĂ©s payĂ©s 5 semaines. â , DMh est la durĂ©e moyenne temps travail hebdomadaire En 2013, les 40,2 milliards dâheures de travail Ă©tant rĂ©partis entre les 25,5 millions dâactifs Ă temps plein, la durĂ©e moyenne du temps de travail annuel Ă©tait de 1 574 heures. Comme les heures Ă©taient rĂ©parties sur 47 semaines, la DMh Ă©tait de 34 heures. Le graphique ci-dessous compare la courbe de la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail hebdomadaire avec celle du taux de chĂŽmage de lâInsee de 1950 Ă 2013. â Source Insee, T302 ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et par tranche dâĂąge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle, donnĂ©e de 1975 Ă 2013 â Source Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon lâancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre donnĂ©e 4e trimestre de 1968 Ă 1974, Op-Cit. â Source Insee, Volume total dâheures travaillĂ©es par branche. â Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein. Lâanalyse de ce graphique fait apparaĂźtre que plus lâĂ©cart entre la durĂ©e moyenne et lĂ©gale du temps de travail diminue, plus le chĂŽmage augmente. Il augmente dâautant plus lorsque la durĂ©e moyenne est infĂ©rieure Ă la durĂ©e lĂ©gale. En 1968, tandis que la durĂ©e moyenne Ă©tait 45 heures, la durĂ©e lĂ©gale Ă©tait de 40 heures. LâĂ©cart Ă©tant de 5 heures en faveur de la durĂ©e moyenne, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 2,5 %. En 1975, lâĂ©cart Ă©tant de 1 heure, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 4,4 %. En 1994, Ă©tant donnĂ© que lâĂ©cart Ă©tait de 3 heures en faveur de la durĂ©e lĂ©gale, le taux de chĂŽmage Ă©tait de 10,2 %. Il faudra attendre la loi sur les 35 heures de 1998 pour que la durĂ©e moyenne soit Ă nouveau supĂ©rieure de 1 heure Ă la durĂ©e lĂ©gale pendant 3 ans. GrĂące aux 35 heures, de 1997 Ă 2001 le taux de chĂŽmage est passĂ© de 10,3 % Ă 7,4 %. Maintenir un Ă©cart de 7 heures en faveur de la durĂ©e moyenne apparaĂźt donc comme une solution envisageable pour enrayer la hausse du chĂŽmage. Ă partir de cette analyse, il est possible dâaffirmer que pour en finir avec le chĂŽmage, les 35 heures auraient dĂ» ĂȘtre mises en place en 1973, les 32 heures en 1981 et les 24 heures en 1998. Ă lâinverse de ce quâaffirment le Medef et les ultralibĂ©raux, ce nâest donc pas la rĂ©duction du temps de travail, mais le fait de ne pas avoir rĂ©duit sa durĂ©e lĂ©gale, qui est la cause du chĂŽmage. Puisque ce nâest pas la rĂ©duction du temps de travail, est-ce que ce serait la faiblesse de la croissance du PIB ? La faiblesse du taux de croissance du PIB serait-elle la cause du chĂŽmage ? La faiblesse du taux de croissance est souvent prĂ©sentĂ©e comme la principale cause de la hausse du chĂŽmage. Sa relance apparaĂźt donc comme la seule solution envisageable pour en inverser la courbe. Afin de valider ou dâinfirmer cette affirmation, je propose de comparer lâĂ©volution du taux de croissance du PIB et du taux de chĂŽmage avec la valeur du PIB de 1950 Ă 2013. â Source Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, â Source Insee, T302 ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et par tranche dâĂąge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle, donnĂ©e de 1975 Ă 2013 â Source Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon lâancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre donnĂ©e 4e trimestre de 1968 Ă 1974[47]. Lâanalyse de ce graphique fait apparaĂźtre que le PIB nâa pas cessĂ© dâaugmenter malgrĂ© la baisse de son taux de croissance. De 1950 Ă 2013, le PIB est passĂ© de 15,5 Ă 2 113 milliards âŹ, soit 136 fois plus de valeurs. MĂȘme si le taux de croissance de 2013 Ă©tait seulement de 1,1 %, la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e entre 2012 et 2013 Ă©tait 10,3 fois plus Ă©levĂ©e que celle de 1950 qui avait pourtant connu un taux de 17,3 %. En effet, entre 1949 et 1950 la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e Ă©tait de 2,2 milliards ⏠et entre 2012 et 2013 de 22,6 milliards âŹ. Ă taux de croissance Ă©gale, tandis quâen 1950 1 % gĂ©nĂ©rait 132 millions âŹ, en 2013, il en gĂ©nĂ©rait 20,9 milliards âŹ, soit 157 fois plus de richesse. En ce qui concerne le taux de chĂŽmage, lâanalyse de ce graphique montre que sa hausse est inversement corrĂ©lĂ©e au taux de croissance du PIB. En effet, de 1969 Ă 2013, tandis que le taux de chĂŽmage passait de 2,2 % Ă 9,9 %, soit une hausse de 7,7 points, le taux de croissance du PIB passait de 15 % Ă 1,1 %, soit une baisse de 13,9 points. Puisquâelles font partie des 30 glorieuses, les 24 annĂ©es qui sâĂ©tendent de 1949 Ă 1973 sont souvent prĂ©sentĂ©es comme une pĂ©riode de forte croissance et de plein emploi le taux de croissance du PIB Ă©tait de 1 260 % et le taux de chĂŽmage Ă©tait de 2,7 % en 1973. En comparaison, durant les 39 annĂ©es qui sâĂ©tendent de 1974 Ă 2013, le taux de croissance a progressĂ© de 906 %, soit une baisse de 354 points, et le taux de chĂŽmage comprenait 9,8 % de la population active en 2013. Pourtant, tandis que le cumul de la valeur du PIB gĂ©nĂ©rĂ©e entre 1949 Ă 1973 Ă©tait de 167 milliards âŹ, celui gĂ©nĂ©rĂ© entre 1974 Ă 2013 Ă©tait de 1 933 milliards âŹ, soit 11,6 fois plus de richesses. Entre 1972 et 1973, il a fallu un taux de croissance de 14,7 % pour gĂ©nĂ©rer un PIB de 23 milliards âŹ. Entre 2012 et 2013, il a seulement fallu 1,1 % pour gĂ©nĂ©rer 22,6 milliards âŹ. MalgrĂ© un Ă©cart de 13,6 points de croissance, lâĂ©cart de richesse produit Ă©tait seulement de 400 millions âŹ. Si la richesse créée par le PIB avait expliquĂ© la hausse du chĂŽmage, le taux de chĂŽmage de 1973 aurait dĂ» ĂȘtre plus important que celui de 2013. Or, ce nâest pas le cas. Cette analyse confirme que la hausse du chĂŽmage nâest pas due Ă la croissance de la richesse gĂ©nĂ©rĂ©e par le PIB, mais Ă la faiblesse de son taux de croissance. Puisque le coĂ»t du travail, la rigiditĂ© du Code du travail, lâinadĂ©quation entre lâoffre et la demande, la rĂ©duction du temps de travail et la richesse produite par le PIB ne sont pas responsables de la hausse du chĂŽmage, il mâest apparu pertinent de me demander si ce nâĂ©tait pas les gains de productivitĂ© qui en seraient la cause. Les gains de productivitĂ© seraient-ils la cause du chĂŽmage ? Lâaugmentation du nombre de demandeurs dâemploi nâĂ©tant pas corrĂ©lĂ©e Ă la croissance du PIB, mais Ă son taux de croissance, pour en comprendre les causes, il est nĂ©cessaire dâidentifier les liens qui unissent le taux de croissance du PIB Ă la hausse du chĂŽmage. En 1930, John Maynard Keynes affirmait que le progrĂšs technique Ă©tait responsable de la hausse du chĂŽmage. Nous sommes atteints dâun nouveau mal, dont certains lecteurs ne connaissent peut-ĂȘtre pas encore le nom â le chĂŽmage technologique. Il dĂ©signe le chĂŽmage causĂ© par la dĂ©couverte de procĂ©dĂ©s nouveaux qui Ă©conomisent la main-dâĆuvre alors que la dĂ©couverte de nouveaux dĂ©bouchĂ©s pour celle-ci sâavĂšre un peu plus lente. »[48] Afin dâapprĂ©hender ce lien, je propose dâĂ©tudier les causes, les modes de calcul et les consĂ©quences des gains de productivitĂ©. Quelles sont les causes des gains de productivitĂ© ? Les gains de productivitĂ© sont gĂ©nĂ©rĂ©s par le progrĂšs technique et lâorganisation du travail. Ces innovations provoquent une transformation des moyens et des mĂ©thodes de production, des produits, des marchĂ©s et des structures de lâĂ©conomie. Le premier secteur dâactivitĂ© qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© des gains de productivitĂ© est celui de lâagriculture. Le progrĂšs des outils de production agricole tracteurs, charrues, moissonneuses-batteuses, etc⊠a permis de rĂ©duire la durĂ©e du travail et le nombre dâouvriers agricoles. Ces gains ont libĂ©rĂ© la main-dâĆuvre indispensable Ă lâessor de lâindustrie et des services marchands. En permettant de produire plus avec moins de temps de travail et de main-dâĆuvre, le progrĂšs des outils de production industrielle usines numĂ©riques, robots, etc⊠a gĂ©nĂ©rĂ© dâimportants gains de productivitĂ©. Lâintroduction des robots a permis de remplacer les ouvriers spĂ©cialisĂ©s OS par des techniciens qualifiĂ©s chargĂ©s de la maintenance et de lâentretien des machines. Lâexemple de lâentrepris Solarwatt illustre le lien entre le progrĂšs des outils de production et les gains de productivitĂ©. LâĂ©volution des technologies de lâinformation et de la communication TIC les ordinateurs, les tĂ©lĂ©phones mobiles, la visioconfĂ©rence, les logiciels de traitement de lâinformation ERP, CAO, FAO, CGDT, etc⊠et les rĂ©seaux de circulations de lâinformation semi-conducteurs, puces RFID, Internet, etc⊠ont permis dâaccĂ©lĂ©rer la circulation, la collecte et le traitement de lâinformation. Le progrĂšs des moyens de transport voiture, train, avion, cargo, tanker, etc⊠et des infrastructures autoroute, port, aĂ©roport, ligne Ă grande vitesse, gazoduc, etc⊠ont permis dâaccĂ©lĂ©rer la circulation des voyageurs, des salariĂ©s, des matiĂšres premiĂšres et des marchandises au niveau local, national et mondial. Tandis que les TIC permettent de rĂ©duire la durĂ©e et le coĂ»t de la circulation de lâinformation, les moyens de transport modernes rĂ©duisent ceux des transports de marchandises. En se cumulant avec la suppression des droits de douane, qui ont dĂ©butĂ© avec les accords du GATT[49] Accord gĂ©nĂ©ral sur les tarifs douaniers et le commerce, ces baisses de coĂ»ts ont favorisĂ© les Ă©changes internationaux, la mondialisation de lâĂ©conomie et la dĂ©localisation des entreprises. Les gains de productivitĂ©s sont Ă©galement dus aux multiples mĂ©thodes dâorganisation du travail Taylorisme, Fordisme, Toyotisme, Lean management[50], KAIZEN[51], mĂ©thode projet, etcâŠ, qui donnent aux consultants en organisation les moyens de restructurer la production et les services. Le Toyotisme, qui consiste Ă produire Ă flux tendu et Ă limiter les stocks Ă zĂ©ro, nĂ©cessite lâintĂ©gration et la synchronisation des outils de production, des systĂšmes de suivis et de traitement de lâinformation et de la logistique. En se combinant, le progrĂšs technique et lâorganisation du travail permettent dâaugmenter la productivitĂ© horaire des entreprises. Comment calculer la productivitĂ© horaire ? La productivitĂ© mesure le rapport entre une production et la quantitĂ© de facteurs capital, effectifs et heures de travail mis en Ćuvre pour la rĂ©aliser. Elle peut mesurer la productivitĂ© physique du travail, la productivitĂ© du capital, la productivitĂ© du travail et la productivitĂ© horaire du travail. âLa productivitĂ© physique du travail mesure la quantitĂ© produite par une unitĂ© de facteur. Par exemple, il est possible de calculer le rendement dâun salariĂ© nombre de piĂšces rĂ©alisĂ©es par un salariĂ© pendant une heure de travail ou dâune machine nombre de piĂšces rĂ©alisĂ©es par une machine pendant une heure. Si 100 salariĂ©s produisent 10 000 piĂšces, la productivitĂ© du travail sera de 10 000/100 = 100 piĂšces par salariĂ©. Chaque salariĂ© produit en moyenne 100 piĂšces. âLa productivitĂ© du facteur capital mesure la valeur ajoutĂ©e VA gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 ⏠investi. Par exemple, si un capital de 10 000 ⏠gĂ©nĂšre une VA de 100 000 âŹ, la productivitĂ© du capital sera de 100 000/10 000 = 10 âŹ. Chaque euro investi gĂ©nĂšre en moyenne 10 ⏠de valeur ajoutĂ©e. âLa productivitĂ© du travail mesure la valeur ajoutĂ©e produite par un salariĂ©. Par exemple, si 100 salariĂ©s gĂ©nĂšrent 100 000 ⏠de VA, la productivitĂ© du travail sera de 100 000/100 = 1 000 ⏠par salariĂ©. Chaque salariĂ© gĂ©nĂšre en moyenne 1 000 ⏠de valeur ajoutĂ©e. â La productivitĂ© horaire du travail mesure la VA gĂ©nĂ©rĂ©e par le nombre dâheures de travail. Par exemple, si 5 000 heures de travail gĂ©nĂšrent 100 000 âŹ, la productivitĂ© horaire du travail sera de 100 000/5 000 = 20 ⏠de lâheure. Chaque heure de travail, gĂ©nĂšre en moyenne 20 ⏠de VA. â La productivitĂ© horaire du travail effectifs x durĂ©es moyennes travail mesure la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par le nombre dâheures de travail. Par exemple, si 100 salariĂ©s, qui travaillent en moyenne 50 heures, gĂ©nĂšrent une valeur ajoutĂ©e de 100 000 âŹ, la productivitĂ© horaire du travail sera de 100 000/100 x 50 = 20 ⏠par heure de travail. Chaque heure de travail dâun salariĂ© gĂ©nĂšre en moyenne 20 ⏠de valeur ajoutĂ©e. Puisquâelle permet de mesurer la performance dâun salariĂ©, dâun atelier, dâune entreprise ou dâun pays, la productivitĂ© est un indicateur majeur de lâĂ©conomie. Le graphique ci-dessous compare le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec celle de 1 heure de travail de 1950 Ă 2013. â Source Insee, Volume total dâheures travaillĂ©es par branche, comptes nationaux, h â Source Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s[52], VA. Lâanalyse de ce graphique fait apparaĂźtre que de 1950 Ă 2013, tandis que la valeur ajoutĂ©e moyenne gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 heure de travail passait de 5,9 ⏠à 46,1 âŹ, le taux de croissance des gains de productivitĂ© passait de 9,1 % Ă 0,5 %. Le taux de croissance Ă©tant infĂ©rieur de 8,4 points, la VA gĂ©nĂ©rĂ©e par 1 heure de travail entre 2012 et 2013 Ă©tait de 0,23 âŹ, soit 2,1 fois moins Ă©levĂ©e que celle gĂ©nĂ©rĂ©e entre 1949 et 1950 qui Ă©tait de 0,49 âŹ. Pourtant, Ă taux de croissance Ă©gale, tandis quâen 1950 1 % de croissance gĂ©nĂ©rait 0,06 ⏠de VA, en 2013, il en gĂ©nĂ©rait 0,46 âŹ. En 2013, comme une heure de travail gĂ©nĂšre en moyenne 7,8 fois plus de valeur quâen 1950, la productivitĂ© horaire peut avoir un impact sur la crĂ©ation ou la destruction dâemplois. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© les causes, les modes de calcul et lâĂ©volution de la productivitĂ© horaire, je propose dâen Ă©tudier les consĂ©quences. Quelles sont les consĂ©quences de la productivitĂ© horaire ? En se combinant, le progrĂšs technique et lâorganisation du travail permettent de rĂ©duire le nombre dâheures de travail et de salariĂ©s affectĂ©s Ă une tĂąche. Lâexemple de lâusine de production Alpha illustre les liens qui unissent le progrĂšs technique et lâorganisation du travail avec le nombre dâheures de travail et les effectifs dâune entreprise. En 1950, lâusine Alpha produisait 10 voitures 5 A et 5 B avec 40 salariĂ©s et 100 heures de travail. En 2013, les dirigeants de lâusine Alpha ont investi dans lâoutil de production robots et machines numĂ©riques et fait appel Ă des consultants en organisation pour restructurer lâentreprise. Suite aux investissements et Ă la restructuration, lâusine Alpha produisait 100 voitures 50 A et 50 B avec 20 salariĂ©s et 50 heures de travail. Ayant besoin de 2 fois moins de temps et de salariĂ©s pour produire 10 fois plus de voitures, le progrĂšs technique et lâorganisation du travail lui ont permis de gĂ©nĂ©rer dâimportants gains de productivitĂ©. Cet exemple fictif, qui montre que la hausse de la productivitĂ© contribue Ă la baisse des effectifs, est confirmĂ© par les donnĂ©es statistiques de lâInsee. Les graphiques ci-dessous comparent le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec le taux de croissance des effectifs par branches de 1950 Ă 2012. â Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein, â Source Insee, Volume total dâheures travaillĂ©es par branche, comptes nationaux, â Source Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s, Op-Cit. Ces graphiques font apparaĂźtre le lien qui unit le taux de croissances de la productivitĂ© horaire dâune branche dâactivitĂ© avec lâĂ©volution de ses effectifs. Plus le taux de croissance est Ă©levĂ©, plus les effectifs diminuent. En effet, de 1950 Ă 2012, tandis que la productivitĂ© horaire de lâagriculture passait de 0,6 ⏠à 19,3 ⏠de lâheure, soit un taux de croissance de 3 131 %, les effectifs de cette branche dâactivitĂ© passaient de 5,4 millions Ă 760 000 personnes, soit une baisse de 86,2 %. Ces donnĂ©es statistiques montrent que lâeffondrement des effectifs de la branche agricole est pour lâessentiel dĂ» aux gains de productivitĂ©. Sur la mĂȘme pĂ©riode, tandis que la productivitĂ© de lâindustrie passait de 3,5 ⏠à 54,3 âŹ, soit une hausse de 1 469 %, les effectifs de cette branche passaient de 4,7 Ă 3 millions de personnes, soit une baisse de 35,8 %. Les destructions dâemploi de la branche industrielle sont dues, pour une part aux gains de productivitĂ©, et pour une autre part, aux dĂ©localisations des activitĂ©s Ă faible valeur ajoutĂ©e textile, Ă©quipement Ă©lectrique, etc⊠dans des pays Ă©mergents Chine, Bangladesh, Turquie, etc⊠oĂč le coĂ»t et le droit du travail ne sont pas aussi Ă©levĂ©s et contraignants quâen France. Ces dĂ©localisations sont favorisĂ©es par la suppression des taxes douaniĂšres, les TIC et les moyens de transport modernes. Ă lâinverse, plus le taux de croissance de la productivitĂ© est faible, plus la branche crĂ©e dâemplois. En effet, de 1950 Ă 2012, tandis que la productivitĂ© horaire des services marchands passait de 9,6 ⏠à 51,8 âŹ, soit une hausse de 471 %, les effectifs de cette branche passaient de 5,1 Ă 13,5 millions de personnes, soit une hausse de 164 %. En ce qui concerne les services non marchands santĂ©, Ă©ducation, services sociaux, etcâŠ, tandis que la productivitĂ© passait de 17 ⏠à 38,6 âŹ, soit une hausse de 133 %, les effectifs passaient de 3 Ă 7,9 millions de personnes, soit une hausse de 161 %. Le faible taux de croissance de la productivitĂ© des services marchands et non marchands explique lâapparition du Lean management. Puisque les emplois dâinfirmiĂšres, dâaides-soignantes, de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, de mĂ©caniciens, dâĂ©boueurs, dâagents de sĂ©curitĂ©, dâassistante mĂ©nagĂšre, etc⊠ne sont pas dĂ©localisables, le Lean management vise Ă optimiser la productivitĂ© horaire de ces services pour rĂ©duire les effectifs et les rendre plus rentable. Ayant montrĂ© les liens qui unissent le taux de croissance de la productivitĂ© horaire avec la hausse du chĂŽmage, il est possible de dĂ©crire sa corrĂ©lation avec le taux de croissance du PIB. Le graphique ci-dessous montre la corrĂ©lation entre le taux de croissance du PIB et de la productivitĂ© horaire du travail avec lâĂ©volution des effectifs des entreprises de 1950 Ă 2013. â Source Insee, ProductivitĂ©s horaires du travail par branche[53]. â Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein, comptes nationaux, â Source Insee, Le produit intĂ©rieur brut et ses composantes en volume aux prix de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s[54]. Ce graphique montre quâil existe un lien entre le taux de croissance du PIB et de la productivitĂ© horaire avec la crĂ©ation ou la destruction dâemplois. Lorsque le taux de croissance du PIB est infĂ©rieur Ă celui de la productivitĂ© horaire, le surplus dâactivitĂ© ne parvient pas Ă compenser les destructions dâemplois provoquĂ©es par les gains de productivitĂ©. Le surplus dâactivitĂ© Ă©tant insuffisant, les effectifs des entreprises diminuent, ce qui se traduit par une hausse du chĂŽmage. De 1957 Ă 1959, tandis que lâĂ©cart entre le taux de croissance du PIB et celui de la productivitĂ© Ă©tait de moins 1,5 %, les effectifs ont diminuĂ© de 156 000 salariĂ©s. De 1982 Ă 1985, tandis que lâĂ©cart Ă©tait de moins 4,7 %, les effectifs ont diminuĂ© de 198 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,9 point. De 1991 Ă 1993, lâĂ©cart Ă©tant de moins 2,9 %, les effectifs ont diminuĂ© de 395 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,8 point. La derniĂšre plus forte baisse dâeffectifs est consĂ©cutive Ă la crise de 2008. De 2008 Ă 2009, lâĂ©cart Ă©tant de moins 3,3 %, les effectifs ont diminuĂ© de 309 000 salariĂ©s, soit une hausse du taux de chĂŽmage de 1,6 point. Ces exemples montrent que le taux de chĂŽmage augmente lorsque le taux de croissance des gains de productivitĂ© est supĂ©rieur Ă celui du PIB. Ă lâinverse, lorsque le taux de croissance du PIB est supĂ©rieur Ă celui de la productivitĂ© horaire, les effectifs des entreprises augmentent, ce qui se traduit par une baisse du chĂŽmage. De 1949 Ă 1968, tandis que le taux de croissance du PIB progressait de 164 %, celui de la productivitĂ© horaire augmentait de 165 %. LâĂ©cart Ă©tant de 1 point en faveur de la productivitĂ©, le taux de chĂŽmage de 1968 Ă©tait seulement de 2,5 %. Entre 1986 et 1991, comme lâĂ©cart Ă©tait de 5,8 points, les effectifs ont augmentĂ© de 1,1 million, ce qui sâest traduit par une baisse du taux de chĂŽmage de 0,2 point. De 1994 Ă 2002, lâĂ©cart Ă©tant de 1,9 point, les effectifs ont augmentĂ© de 2,4 millions, soit une baisse du taux de chĂŽmage de 2,7 points. LâĂ©cart Ă©tant seulement de 1,9 point, ce nâest pas le taux de croissance du PIB, mais la rĂ©duction du temps de travail, autorisĂ©e par la loi sur les 35 heures, qui a favorisĂ© la hausse des effectifs. De 2004 Ă 2008, lâĂ©cart Ă©tant de 3,2 points, les effectifs ont augmentĂ© de 908 000 salariĂ©s, soit une baisse du taux de chĂŽmage de 1,3 point. Ces exemples montrent que le taux de chĂŽmage diminue lorsque le taux de croissance du PIB est supĂ©rieur Ă celui de la productivitĂ© horaire ou que la rĂ©duction du temps de travail absorbe les gains de productivitĂ©. La hausse du chĂŽmage Ă©tant corrĂ©lĂ©e Ă la productivitĂ© horaire, pour crĂ©er des emplois, il est donc nĂ©cessaire de relancer la croissance du PIB ou de rĂ©duire le temps de travail. Afin dâapprĂ©hender ces mĂ©canismes, je propose dâĂ©tudier les enjeux du partage des surplus dâheures de travail et des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Les enjeux du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Pour comprendre les liens qui unissent la relance de la croissance du PIB ou la rĂ©duction du temps de travail avec la crĂ©ation dâemplois, il est nĂ©cessaire dâaborder le partage des surplus dâheures de travail et des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente le partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©. Pour comprendre ce schĂ©ma, je propose de reprendre lâexemple de lâusine Alpha. Tandis quâen 1950, elle produisait 10 voitures avec 40 salariĂ©s et 100 heures de travail, en 2013, elle en produisait 100 avec 20 salariĂ©s et 50 heures. Ayant besoin de 2 fois moins de temps et de salariĂ©s pour en produire 10 fois plus, elle gĂ©nĂšre dâimportants gains de productivitĂ©. En permettant Ă lâentreprise de rĂ©duire ses coĂ»ts de production, ces gains lui permettent dâaugmenter ses excĂ©dents bruts dâexploitation EBE ou bĂ©nĂ©fices. Ayant besoin de moins dâheures de travail, elle se retrouve avec un surplus dâheures. MĂȘme si lâentreprise a besoin de moins dâheures, elle doit quand mĂȘme rĂ©munĂ©rer celles dont elle nâa plus besoin. Puisquâavoir un surplus dâheures de travail Ă©quivaut Ă avoir un surplus de charges salariales, pour les diminuer, la direction de lâusine a le choix entre deux solutions rĂ©duire les effectifs ou rĂ©duire le temps de travail. La direction de lâusine peut dĂ©cider de rĂ©duire le temps de travail en rĂ©partissant les surplus dâheures de travail et de charges salariales entre tous les salariĂ©s. Comme les salariĂ©s travailleront moins, Ă taux horaire constant, ils gagneront moins. Afin de compenser cette perte de revenu, la direction peut utiliser une partie de la valeur ajoutĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par les gains de productivitĂ© pour augmenter les salaires ou, plutĂŽt, le taux horaire du travail. Cette solution se traduit par une baisse des profits et des dividendes. Ne nĂ©cessitant pas un surplus dâactivitĂ© pour crĂ©er des emplois, ce choix Ă©vite dâaugmenter les rejets de CO2, le gaspillage de matiĂšres premiĂšres et lâĂ©puisement des ressources naturelles. La rĂ©duction du temps de travail apparaĂźt donc comme une solution envisageable pour crĂ©er des emplois sans aggraver les processus Ă©cologiques et climatiques. La direction de lâusine peut dĂ©cider de supprimer les surplus dâheures de travail et de charges salariales en rĂ©duisant les effectifs. En diminuant ses charges salariales, lâentreprise augmente ses bĂ©nĂ©fices. Les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ© et les licenciements peuvent servir Ă une hausse des salaires, des impĂŽts, des investissements ou Ă une baisse des prix. Ils peuvent Ă©galement servir Ă une hausse des dividendes ou des placements financiers. Pour crĂ©er des emplois, ces bĂ©nĂ©fices doivent provoquer un surplus dâactivitĂ© capable de soutenir un taux de croissance du PIB supĂ©rieur aux gains de productivitĂ©. En mâappuyant sur les donnĂ©es de lâInsee, je vais Ă prĂ©sent montrer comment la redistribution des bĂ©nĂ©fices peut provoquer la hausse du chĂŽmage ou la crĂ©ation dâemplois. Partage en faveur des salariĂ©s ou des actionnaires. Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre redistribuĂ©s en faveur des salariĂ©s une hausse des salaires, des cotisations patronales retraite, assurance maladie, allocation familiale ou des avantages sociaux congĂ©s payĂ©s, RTT, etc⊠ou des actionnaires fonds de pension, banques et investisseurs privĂ©s sous la forme de dividendes. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le partage de la valeur ajoutĂ©e en faveur des salariĂ©s ou des actionnaires de 1950 Ă 2013. â Source Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11[55]. De 1949 Ă 1982, en passant de 3,4 Ă 206 milliards âŹ, la valeur ajoutĂ©e redistribuĂ©e aux salariĂ©s sous la forme dâune rĂ©munĂ©ration salaires bruts et cotisations patronales a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 65,8. En passant de 0,3 Ă 11,7 milliards âŹ, celle versĂ©e aux actionnaires sous la forme de dividendes a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 45,4. Tandis que la part versĂ©e aux salariĂ©s passait de 68,3 % Ă 73,4 %, soit une hausse de 5,1 points, celle versĂ©e aux actionnaires passait de 6,2 % Ă 4,2 %, soit une baisse de 2 points. Les surplus dâactivitĂ©s gĂ©nĂ©rĂ©s par ces 69,2 points dâĂ©cart ont soutenu la croissance du PIB et crĂ©ent des emplois. Jusquâen 1981, le taux de chĂŽmage Ă©tait infĂ©rieur Ă 6 %. Ă partir du milieu des annĂ©es 80, les actionnaires ont exigĂ© un taux de rentabilitĂ© de 15 %. Pour obtenir ce rendement, les entreprises ont bloquĂ© les salaires, rĂ©duit les effectifs, fermĂ© des unitĂ©s de production et dĂ©localisĂ©. De 1983 Ă 2013, en passant de 226 Ă 712 milliards âŹ, la valeur ajoutĂ©e versĂ©e aux salariĂ©s Ă©tait multipliĂ©e par 3,2. En passant de 14 Ă 160 milliards âŹ, celle versĂ©e aux actionnaires Ă©tait multipliĂ©e par 11,3. Tandis que la part versĂ©e aux salariĂ©s passait de 73,1 % Ă 66,3 %, soit une baisse de 5,8 points, celle versĂ©e aux actionnaires passait de 4,6 % Ă 14,9 %, soit une hausse de 10,3 points. En 2008, avant la crise des SUBPRIMES, la part versĂ©e aux actionnaires Ă©tait de 21,8 %, soit une hausse de 17,2 points par rapport Ă 1983, et celle versĂ©e aux salariĂ©s Ă©tait de 63,6 %, soit une baisse de 9,5 points. En passant de 69,2 Ă 51,4 points, lâĂ©cart de la redistribution de 17,8 points en faveur des actionnaires a occasionnĂ© une perte de pouvoir dâachat des mĂ©nages. La finalitĂ© dâune entreprise nâest pas de crĂ©er des emplois, mais de pĂ©renniser son activitĂ© et de gĂ©nĂ©rer toujours plus de profits pour ses dirigeants et ses actionnaires. Les actionnaires Ă©tant pour lâessentiel des fonds de pension, des banques et des investisseurs privĂ©s, les dividendes quâils perçoivent sont Ă nouveau placĂ©s sur les marchĂ©s financiers. Ătant donnĂ© que, les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par lâactivitĂ© Ă©conomique rĂ©elle les gains de productivitĂ©, les fusions dâentreprises, les licenciements, les fermetures de site de production, les dĂ©localisations, etcâŠ, ne contribuent pas Ă augmenter la consommation, ils ne servent pas Ă relancer la croissance du PIB et, donc, Ă crĂ©er des emplois. En provoquant la stagnation des salaires, la redistribution en faveur des actionnaires a provoquĂ© une baisse du pouvoir dâachat des mĂ©nages, et, donc de la consommation. Comme elle ne parvient pas Ă compenser la hausse des gains de productivitĂ©, le ralentissement de la croissance du PIB contribue Ă la stagnation de la crĂ©ation dâemploi et, donc, Ă la hausse du taux de chĂŽmage, qui fluctue dĂ©sormais autour de 9 %. Les bĂ©nĂ©fices peuvent Ă©galement servir Ă lâinvestissement ou ĂȘtre placĂ©s sur les marchĂ©s financiers. Partage en faveur de lâinvestissement ou des placements financiers. Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre, dâune part, investis dans la recherche et le dĂ©veloppement R&D, lâoutil de production et la formation, et, dâautre part, placĂ© sur les marchĂ©s financiers. Le graphique ci-dessous prĂ©sente les investissements et les profits financiers des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres. â Source Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11, â Source Insee, Principaux ratios des comptes des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11 et des entreprises individuelles non financiĂšres S14AA[56]. De 1949 Ă 2013, tandis que la part des investissements passait de 29 % Ă 22,6 %, soit une baisse de 6,4 points, celle des revenus financiers D42 revenus distribuĂ©s des sociĂ©tĂ©s versĂ©s aux sociĂ©tĂ©s non financiĂšres passait de 6,1 % Ă 19,5 %, soit une hausse de 13,4 points. De 1949 Ă 1982, comme la part des profits financiers fluctuait entre 4,6 % et 8,8 %, ils correspondaient Ă des opportunitĂ©s de placement de la trĂ©sorerie. De 1983 Ă 2008, juste avant la crise des SUBPRIMES, cette part est passĂ©e de 8,2 % Ă 27 %. LâĂ©cart de 18,8 points montre que des entreprises, dont le cĆur de mĂ©tier nâest pas la finance, placent de plus en plus de capitaux sur les marchĂ©s financiers au dĂ©triment de lâinvestissement. La baisse des investissements au profit des placements financiers Ă des rĂ©percussions sur la crĂ©ation dâemplois. Dans un systĂšme de marchĂ© concurrentiel, pour pĂ©renniser son activitĂ© une entreprise doit ĂȘtre plus compĂ©titive et innovante que ses concurrentes. La mission de la R&D est de gĂ©nĂ©rer des innovations et des brevets dont la finalitĂ© est de crĂ©er de nouveaux produits. En commercialisant un nouveau produit, lâentreprise sâoctroie un monopole temporaire et un avantage compĂ©titif qui lui permettent de conquĂ©rir des parts de marchĂ© en augmentant ses prix, sa marge bĂ©nĂ©ficiaire et donc, ses bĂ©nĂ©fices. En prenant le risque de dĂ©velopper et de commercialiser lâiPhone, Appel a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun avantage compĂ©titif qui lui a permis de les vendre avec une marge relativement Ă©levĂ©e. Les profits gĂ©nĂ©rĂ©s par lâiPhone lui ont permis dâinvestir dans la R&D, de crĂ©er des emplois, dâaugmenter les salaires et de distribuer des dividendes Ă ses actionnaires. Puisque lâinvestissement favorise le dĂ©veloppement dâune entreprise, pourquoi choisirait-elle les placements financiers ? Une innovation gĂ©nĂšre des bĂ©nĂ©fices si elle se vend et permet de crĂ©er un nouveau marchĂ©. Si elle ne se vend pas, lâinvestissement reprĂ©sente un coĂ»t et donc, une perte pour lâentreprise. Lâoffre de biens et de services marchands Ă©tant saturĂ©e, le choix dâun investissement est une prise de dĂ©cision de plus en plus risquĂ©e qui engage lâavenir dâune entreprise. Chaque annĂ©e, 90 % des nouveaux produits proposĂ©s aux consommateurs europĂ©ens sont des Ă©checs commerciaux[57]. Ătant donnĂ© que seuls 10 % des innovations gĂ©nĂšrent des bĂ©nĂ©fices, malgrĂ© leurs coĂ»ts Ă©levĂ©s, le retour sur investissement nâest jamais garanti. Le succĂšs de lâiPhone masque lâĂ©chec de milliers dâinnovations, telles que la Google Glass, dont la conception et la commercialisation ont nĂ©cessitĂ© dâimportants investissements. Le taux dâĂ©chec dâune innovation Ă©tant Ă©levĂ©, un investissement apparaĂźt donc plus risquĂ© quâun placement financier. Lâaccroissement des placements financiers par des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres menace la stabilitĂ© de lâĂ©conomie rĂ©elle. Depuis le milieu des annĂ©es 80, les actionnaires exigent un taux de rentabilitĂ© de 15 %. Si un placement de 100 ⏠rapporte 15 ⏠et quâun investissement de 100 ⏠rapporte 5 âŹ, dâun point de vue purement financier, il apparaĂźt plus rentable et moins risquĂ© » dâinvestir sur les marchĂ©s financiers. Afin dâobtenir des taux de rendement plus Ă©levĂ©s, les directeurs financiers favorisent des placements sur des produits dĂ©rivĂ©s CDO, titrisation, etc⊠de plus en plus spĂ©culatifs, virtuels et risquĂ©s. Lorsquâun krach boursier se produit 1987, 2001, 2008, etcâŠ, les bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par les gains de productivitĂ©, les licenciements et le blocage des salariales sont absorbĂ©s par lâeffondrement du cours des actions et des titres. Le krach de 2008 a englouti la trĂ©sorerie dâentreprises qui aurait pu ĂȘtre investie dans la recherche et lâoutil de production. Nâayant plus de trĂ©sorerie, les entreprises nâinnovent plus, ne dĂ©veloppent plus de nouveaux produits et donc, ne sont plus compĂ©titives. NâĂ©tant plus compĂ©titives, elles perdent des parts de marchĂ©s, ce qui se traduit par une baisse de lâactivitĂ© et des bĂ©nĂ©fices. Pour compenser ses pertes et rĂ©tablir sa trĂ©sorerie, lâentreprise est obligĂ©e de licencier du personnel et de fermer des sites de production. Ce qui se traduit par une hausse du chĂŽmage. Puisque lâinvestissement est lâune des conditions de la crĂ©ation dâemplois, les entreprises qui placent leurs bĂ©nĂ©fices sur les marchĂ©s financiers contribuent Ă la hausse du chĂŽmage. MĂȘme si les gains de productivitĂ© apparaissent comme la principale cause de la hausse du chĂŽmage, se sont les dirigeants des entreprises ou les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des actionnaires AG, qui prennent la dĂ©cision de rĂ©duire les effectifs ou le temps de travail. Sâils dĂ©cident de rĂ©duire les effectifs, le choix du partage des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s par la productivitĂ©, les licenciements et la baisse des charges salariales a Ă©galement un impact sur la crĂ©ation dâemploi. En effet, sâils dĂ©cident de les redistribuer sous la forme dâune baisse des prix ou dâune hausse des impĂŽts, des salaires ou des investissements, ils contribueront Ă gĂ©nĂ©rer un surplus dâactivitĂ© qui permettra de crĂ©er des emplois. Par contre, si, par cupiditĂ©, ils dĂ©cident dâaugmenter les dividendes ou les placements sur les marchĂ©s financiers, ils risquent de provoquer une stagnation de lâactivitĂ© Ă©conomique et donc, de favoriser la hausse du chĂŽmage. La hausse du chĂŽmage nâest donc pas due aux gains de productivitĂ©, mais aux choix des dirigeants des entreprises ou des AG des actionnaires. En favorisant lâinvestissement, les entreprises peuvent Ă©galement contribuer Ă lâĂ©mergence de nouvelles branches dâactivitĂ©s et donc, Ă la crĂ©ation de nouveaux gisements dâemploi. Favoriser lâĂ©mergence de nouvelles branches dâactivitĂ©s. Le progrĂšs technique et lâorganisation du travail favorisent le dĂ©versement de la main-dâĆuvre dâune branche dâactivitĂ© vers une autre. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le dĂ©versement de la main-dâĆuvre des secteurs primaires agriculture et secondaires industrie et construction vers le secteur tertiaire[58] services marchands et non marchands de 1950 Ă 2010. â Source Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein, De 1950 Ă 2010, grĂące aux dĂ©versements de la main-dâĆuvre, les effectifs du secteur primaire sont passĂ©s de 28 % Ă 3 %, ceux du secteur secondaire de 29 % Ă 19 % et ceux du secteur tertiaire de 42 % Ă 78 %. En 2010, comme dans de nombreux pays industrialisĂ©s, les effectifs du secteur tertiaire de la France Ă©taient les plus importants. Le dĂ©versement est un euphĂ©misme qui dĂ©signe le processus de destruction/crĂ©ation des emplois. Ce processus est accĂ©lĂ©rĂ© par la concurrence que se livrent entre elles les entreprises pour conquĂ©rir des parts de marchĂ©. Les emplois dĂ©truits par le progrĂšs technique et lâorganisation du travail ont permis de libĂ©rer la main-dâĆuvre nĂ©cessaire au dĂ©veloppement des services marchands et non marchands. Les emplois Ă faible valeur ajoutĂ©e dĂ©truits dans lâagriculture et lâindustrie ont Ă©tĂ© dĂ©versĂ©s dans les secteurs dâactivitĂ©s Ă plus forte valeur ajoutĂ©e commerce, rĂ©paration, restauration, logistique, santĂ©, Ă©ducation, informatique, juridique, etc.. Exigeant de nouvelles compĂ©tences et un niveau de qualification plus Ă©levĂ©, ces nouveaux mĂ©tiers nâont pas permis Ă tous les salariĂ©s qui ont perdu leur emploi dans lâagriculture et lâindustrie dâen retrouver. Le progrĂšs technique, lâorganisation du travail, les restructurations, les dĂ©localisations, les innovations, les TIC et Internet ne cessent de gĂ©nĂ©rer des gains de productivitĂ©, de transformer les mĂ©tiers et dâaccĂ©lĂ©rer le processus de destruction/crĂ©ation des emplois. En sâinformatisant, les services comptable ont permis de remplacer des secrĂ©taires comptables par un comptable qui fournit plus de travail en moins de temps. Les emplois peu qualifiĂ©s et Ă faible valeur ajoutĂ©e de secrĂ©taires ont Ă©tĂ©, en partie, remplacĂ©s par des emplois trĂšs qualifiĂ©s et Ă haute valeur ajoutĂ©e dâingĂ©nieurs en informatique qui dĂ©veloppent des logiciels de comptabilitĂ©. Ă terme se sont les mĂ©tiers de comptable et dâexpert-comptable qui risquent dâĂȘtre dĂ©truit par lâautomatisation et des algorithmes. En permettant la vente Ă distance, lâautomatisation des tĂąches et le payement en ligne, le e-commerce remplace des emplois de vendeurs, dâemployĂ©s libre-service et de caissiĂšres par des prĂ©parateurs de commandes. Pouvant ĂȘtre créés Ă lâĂ©tranger, le dĂ©veloppement et la gestion dâun site de e-commerce risquent Ă©galement de provoquer la dĂ©localisation dâemplois dâinformaticiens et de dĂ©veloppeurs dans des pays oĂč le coĂ»t de la main-dâĆuvre qualifiĂ©e est moins Ă©levĂ© quâen France, tels que lâInde. LâuniversitĂ© dâOxford, le Massachusetts Institute of Technology ou lâInstitut Bruegel envisagent lâautomatisation de 50 % des mĂ©tiers Ă lâhorizon 2025-2035[59]. Lâautomatisation, qui comprend les robots, lâintelligence artificielle et les algorithmes, supprimera des mĂ©tiers qualifiĂ©s et trĂšs qualifiĂ©s Ă faible et Ă haute valeur ajoutĂ©e. Les mĂ©tiers qui nĂ©cessitent un niveau moyen de qualification employĂ© de banque, comptable, conducteur de train, chauffeur de camion, etc. ne seront pas les seuls Ă ĂȘtre menacĂ©s. En effet, des mĂ©tiers trĂšs qualifiĂ©s experts comptables, traders, journalistes, mĂ©decins, avocats, etc⊠seront Ă©galement concernĂ©s par lâautomatisation. Des traders sont progressivement remplacĂ©s par des algorithmes qui prennent des dĂ©cisions Ă la nanoseconde. En rĂ©duisant le nombre dâheures de travail nĂ©cessaire pour traiter un dossier, lâautomatisation va dĂ©truire de nombreux emplois dâavocats. LĂ oĂč il fallait mobiliser un nombre important dâheures de travail pour analyser un dossier, rechercher de la documentation et les jurisprudences, avec lâaide de bandes de donnĂ©es et dâalgorithmes, il ne faudra plus quâune poignĂ©e dâavocats. Comme il faudra toujours plaider, le mĂ©tier dâavocat ne disparaĂźtra pas, mais il en faudra moins. Ătant donnĂ© que, pour le moment, les ordinateurs et les robots nâont pas dâimaginations et dâĂ©motions et donc de crĂ©ativitĂ©, seuls les mĂ©tiers innovants et crĂ©atifs, de chercheurs, de concepteurs dâalgorithmes, dâartistes, dâacteurs de théùtre, dâartisan, de sportifs, etcâŠ, ne disparaĂźtront pas. Puisque les entreprises auront besoin de moins de temps de travail et donc, de salariĂ©s pour produire autant, voire plus de biens et de services, le progrĂšs technique apparaĂźt Ă la fois comme une menace pour lâemploi et lâopportunitĂ© dâune transformation sociale. Afin dâĂ©viter quâune part croissante de la population se retrouve sans emploi, sans utilitĂ© sociale et sans raison dâĂȘtre, il apparaĂźt nĂ©cessaire de favoriser lâĂ©mergence dâune nouvelle branche dâactivitĂ©s Ă caractĂšre non Ă©conomique dont le but serait le dĂ©veloppement et lâĂ©mancipation de chaque individu. En proposant un nouveau sens Ă la vie, cette nouvelle branche permettrait dâĂ©viter lâeffondrement social que provoqueront le progrĂšs technique, lâorganisation du travail, lâautomatisation et les dĂ©localisations. Cette Ă©tude met en Ă©vidence que pour en finir avec le chĂŽmage, les gouvernements de la France et des pays industrialisĂ©s ont le choix entre deux solutions relancer la croissance du PIB ou rĂ©duire le temps de travail. Le choix entre lâune ou lâautre de ces solutions nâest pas un choix Ă©conomique, mais un choix de sociĂ©tĂ© dont dĂ©pend la survie et lâavenir de lâhumanitĂ©. Jean-Christophe Giuliani Cet article est extrait de lâouvrage En finir avec le chĂŽmage un choix de sociĂ©tĂ© ! ». Ce livre permet dâapprĂ©hender les enjeux du choix entre la relance de la croissance du PIB ou de la rĂ©duction du temps de travail. Vous pouvez le commander au Furet du Nord, Ă la FNAC et dans toutes les librairies, ainsi que sur les sites du Furet du Nord, de la FNAC et dâautres librairies en ligne sous un format ePub ou Papier. Pour accĂ©der aux pages suivantes â Combien y a-t-il de chĂŽmeur ? â La croissance du PIB peut-elle supprimer le chĂŽmage ? â La rĂ©duction du temps de travail peut-elle supprimer le chĂŽmage ? â Combien dâheures devrions-nous travailler pour supprimer le chĂŽmage ? â La rĂ©duction du temps de travail un choix de sociĂ©tĂ© ! [1] Insee, la mesure du chĂŽmage par lâINSEE, n°4, septembre 2012, [En ligne] consultĂ© le 14 mars 2015 [2] Insee, T302 â ChĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT, par sexe et tranche dâĂąge quinquennal et regroupĂ©, en moyenne annuelle â 1975-2015 [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [3] DARES, Demandeurs dâemploi inscrits et offres collectĂ©es par pĂŽle emploi en dĂ©cembre 2013, janvier 2014, n°006. [4] Capul Jean-Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire dâĂ©conomie et de sciences sociales, Paris, Hatier, 1999, page 321 [5] Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [6] Insee, Population par sexe et groupes dâĂąges depuis 1946, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [7] MinistĂšre de lâĂ©ducation nationale, de lâenseignement supĂ©rieur et de la recherche, RepĂšres & rĂ©fĂ©rences statistique, Ăvolution des effectifs dâĂ©lĂšves, dâĂ©tudiants et dâapprentis, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017, [8] Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [9] Insee, Population moyenne en appliquant Ă la population des dĂ©partements et des rĂ©gions, le taux de variation de lâensemble de la population de la France entiĂšre France mĂ©tropolitaine+Dom qui est connu. La population moyenne est la moyenne arithmĂ©tique des effectifs de la population au 1er janvier de lâannĂ©e en cours et de celle du 1er janvier de lâannĂ©e suivante. Comme lâINSEE calcul le PIB et le PIB par habitant de la France Ă partir de la population moyenne, par souci dâhomogĂ©nĂ©itĂ©, nous utiliserons les mĂȘmes donnĂ©es pour calculer le taux de chĂŽmage. [10] LĂ©gifrance, Ordonnance n°82-270 du 26 mars 1982 relative Ă lâabaissement de lâage de la retraite des assurĂ©s du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et du rĂ©gime des assurances sociales agricoles, [En ligne], consultĂ© le 20 octobre 2018, [11] LĂ©gifrance, Ordonnance n°59-45 du 6 janvier 1959 portant prolongation de la scolaritĂ© obligatoire, [En ligne], consultĂ© le 20 octobre 2018, [12] Dares, Demandeurs dâemploi inscrits et offres collectĂ©es par pĂŽle emploi en dĂ©cembre 2013, Indicateur de janvier 2014 n°006, [En ligne], consultĂ© le 17 fĂ©vrier 2017 [13] Insee, Population par sexe et groupes dâĂąges depuis 1946, [14] Paugam Serge, Famille et vie conjugale, PrĂ©caritĂ© et risque dâexclusion en France, Document du CERC, Paris, La Documentation française, 1993, n° 109, dâaprĂšs lâenquĂȘte Situations dĂ©favorisĂ©es 1986-1987 INSEE. [15] Chauvel Louis, LâuniformitĂ© du taux de suicide masculin selon lâage effet de gĂ©nĂ©ration ou recomposition du cycle de vie ? », Revue française de sociologie, n°38, 1997. [16] Jin R. L, Shah C. P. et Svoboda T. J, The health impact of unemployment a review of the evidence », Social Science & Medicine, Volume 56, 1995, Pages 973-985. [17] Lagrave Michel, Les difficultĂ©s dâĂ©valuation du coĂ»t du chĂŽmage, Paris, Economica, 1982. [18] Cassan Francine, Toulemen Laurent et Kensey Annie, Lâhistoire familiale des hommes dĂ©tenus », Insee PremiĂšre, n° 706, avril 2000. [19] Lagrave Michel, [20] Dejours Christophe, Souffrance en France banalisation de lâinjustice sociale, Paris, Seuil, 1998, page 109. [21] Organisation Internationale du Travail OIT, Stress au travail, un dĂ©fi collectif, 28 avril 2016, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [22] SĂ©nat, Le mal-ĂȘtre au travail passer du diagnostic Ă lâaction, Rapport dâinformation n 642 2009-2010 de M GĂ©rard DĂ©riot, Mission dâinformation sur le mal-ĂȘtre au travail et de la commission des affaires sociales, dĂ©posĂ© le 7 juillet 2010, [ [23] Lecadet J, Vidal P, Baris B, Vallier N, Fender P, Allemand H et le groupe MĂ©dipath 2000, MĂ©dicaments psychotropes consommation et pratiques de prescription en France mĂ©tropolitaine. I. DonnĂ©es nationales, 2000, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [24] Yosr Ben Tahar 2014, Analyse du burnout en entrepreneuriat Ă©tude empirique sur les dirigeants de PME, [En ligne]. ThĂšse de Doctorat Economie et gestion. Montpellier UniversitĂ© de Montpellier 1, 367 pages. Disponible sur consultĂ© de 16 octobre 2018 [25] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [26] Professeur Cary L. Cooper, Paula Liukkanen et Dr Susan Cartrwight, stress prevention in the workplace Assessing the costs and benefits to organizations, 1996, Dublin, Fondation europĂ©enne pour lâamĂ©lioration des conditions de vie et de travail. [27] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [28] Organisation Internationale du Travail OIT, Stress au travail, un dĂ©fi collectif, 28 avril 2016, Op-Cit. [29] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [30] Ăconomie le chĂŽmage nuit gravement Ă la santĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [31] Archer Jean-Yves 2017, Le coĂ»t du chĂŽmage de masse pour les finances publiques, Les [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [32] Ibid. [33] Revenu de SolidaritĂ© Active RSA, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [34] Le crĂ©dit dâimpĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et lâemploi CICE, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [35] Le Pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [36] MinistĂšre de lâĂ©conomie et des finances, les chiffres clĂ©s, 2013 projet de loi de finance, projet de loi de programmation des finances publiques 2017, [En ligne] consultĂ© le 14 mars 2015, [37] Insee, Produit intĂ©rieur brut et revenu national brut par habitant, [38] BĂ©dard Marcel, Les coĂ»ts Ă©conomiques et sociaux du chĂŽmage », Bulletin de la recherche appliquĂ©e, Ă©tĂ©-automne 1996. [39] Leclerc Jean-Marc 2010, La dĂ©linquance coĂ»te 115 milliards chaque annĂ©e, Le [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [40] Agence europĂ©enne pour la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail, Calcul des coĂ»ts du stress et des risques psychosociaux liĂ©s au travail, Op-Cit. [41] Coldefy Magali, Nestrigue ClĂ©ment 2013, Question dâĂ©conomie de la santĂ©, La prise en charge de la dĂ©pression dans les Ă©tablissements de santĂ©, n°191 octobre 2013, [En ligne] consultĂ© le 16 octobre 2018, [42] Nikonoff Jacques, Des chiffres sur le coĂ»t du chĂŽmage qui font peur », LâHumanitĂ©, mardi 3 mars 1998, pages 53. [43] Coe-Rexecode, Les coĂ»ts de la main-dâoeuvre dans lâUnion europĂ©enne au 3Ăšme trimestre 2016, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [44] Le Nouveau record de chĂŽmage en zone euro Ă 11,8 %, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [45] Insee, Volume total dâheures travaillĂ©es par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [46] Insee, Emploi intĂ©rieur total par branche en nombre dâĂ©quivalents temps plein, [47] Insee, T306, chĂŽmage et taux de chĂŽmage au sens du Bureau International du Travail BIT selon lâancienne dĂ©finition, par sexe et Ăąge regroupĂ©, en fin de trimestre, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [48] Keynes John Maynard, Essais de persuasion, Paris, Gallimard, 1933, page 173. [49] WikipĂ©dia, Accord gĂ©nĂ©ral sur les tarifs douaniers et le commerce, [En ligne] consultĂ© le 28 octobre 2018, [50] Le Lean management est une mĂ©thodologie dâorganisation du travail qui vise, dâune part, Ă Ă©liminer les pertes de temps et les tĂąches sans valeur ajoutĂ©e, ainsi quâĂ simplifier les processus en vue dâaugmenter la fluiditĂ©, la flexibilitĂ© et lâagilitĂ© de lâentreprise, et, dâautre part, Ă normaliser et Ă standardiser les processus afin de les rendre plus fiables, stables et prĂ©visibles et de sâassurer de la reproductibilitĂ© parfaite » du processus pour tendre vers le zĂ©ro dĂ©faut et la satisfaction des clients. Son but est dâamĂ©liorer la satisfaction des clients et la performance financiĂšre de lâentreprise pour rĂ©pondre aux objectifs stratĂ©giques dĂ©finis par la Direction GĂ©nĂ©rale. [51] WikipĂ©dia, Kaizen, [En ligne] consultĂ© le 28 octobre 2018, La mĂ©thode KAIZEN consiste Ă optimiser progressivement et au quotidien lâorganisation du travail pour rĂ©duire les coĂ»ts et le temps de travail et amĂ©liorer la qualitĂ© de la production. [52] Insee, Valeur ajoutĂ©e brute par branche en volume aux prix de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s / Volume total dâheures travaillĂ©es par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [53] Insee, ProductivitĂ©s horaires du travail par branche, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [54] Insee, Le produit intĂ©rieur brut et ses composantes en volume aux prix de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente chaĂźnĂ©s, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [55 Insee, Compte des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [56] Insee, Principaux ratios des comptes des sociĂ©tĂ©s non financiĂšres S11 et des entreprises individuelles non financiĂšres S14AA, [En ligne] consultĂ© le 25 fĂ©vrier 2017, [57] Lipovetsky Gilles, Le bonheur paradoxal, Paris, Gallimard, 2006, page 95. [58] Le secteur primaire » correspond aux activitĂ©s liĂ©es Ă lâextraction des ressources naturelles agriculture, pĂȘche, exploitation forestiĂšre et exploitation miniĂšreâŠ. Le secteur secondaire » correspond aux activitĂ©s liĂ©es Ă la transformation des matiĂšres premiĂšres, qui sont issues du secteur primaire lâindustrie du bois, du textile, aĂ©ronautique, automobile, pharmaceutique, Ă©lectronique, le raffinage, la construction, etcâŠ. Le secteur tertiaire » regroupe pour lâessentiel des services conseil, banque, assurance, distribution, communication, informatique, mĂ©dias, tourisme, immobiliers, services aux particuliers, santĂ©, Ă©ducation, servies sociaux, etcâŠ. [59] Pierric Marissal 2015, Lâautomatisation ne dĂ©truit pas le travail mais lâemploi salariĂ©, LâHumanitĂ©, [En ligne] consultĂ© le 16 novembre 2018,